Humain
Le vent fouettait les branches des arbres, qui laissaient tomber quelques feuilles. La pluie s'abattait sur les dernières plumes des branches encore accrochées, les faisant céder et rejoindre leurs sœurs au sol. Entre ces grands habitants de la forêt, un chemin en terre se dessinait, où passait par jour quelques êtres humains ou animaux, habités par le désir de traverser ce territoire peu accueillant durant cette période froide de l'année.
Un humain, vêtu d'un long manteau de cuire noir, marchait sur ce sentier de terre, ses mains gantées cachées dans ses poches. Son cou était presque invisible derrière le col de l'habit couleur charbon, et les bottes claquaient sur le sol, émettant un son camouflé par le soufflement du vent.
Le soleil était en retrait, derrière l'épaisse couche de nuages gris, qui pleuraient pendant cette soirée. Cette pluie froide et lourde ne semblait guère déranger cet humain, qui marchait d'un pas régulier et tranquille sur la terre. Ses bottes commençaient doucement à se recouvrir de boue, et son visage couvert d'un simple bonnet dégoulinait de cette eau de la nature.
Au fil de son avancée, la pluie devenait dure, il laissa sa tête tomber en arrière, permettant aux gouttes de s'échouer sur ses pommettes, lèvres, paupières closes et joues directement. Ses mèches blondes étaient protégées sous son bonnet aussi noir que sa veste et ses genoux commencèrent à trembler doucement.
Un écureuil passa sa tête hors de son tronc, curieux et inquiet face à la détresse qu'il capta de l'humain, tremblant et immobile entre les arbres. Il pencha sa tête caramel sur le côté en observant l'humain s'écrouler au sol, le visage à présent trempé de pluie mélangée aux larmes. L'animal ne resta pas insensible à ce spectacle, et il sauta habilement de son petit repère, retombant sur ses pattes. Malgré le froid, il s'avança à petits pas jusqu'à l'être étendu au sol et se glissa aux côtés de son visage, tapotant doucement sa joue. Un renard apparu de derrière un arbre au large tronc, et se coucha collé à l'humain, pour lui apporter chaleur et réconfort. Son pelage roux et blanc était également brillant, trempé, mais l'animal n'en tint pas compte et resta au près de l'être allongé sur le chemin.
Ils restèrent tout les trois ainsi, quelques minutes avant que le soleil ne chasse le mauvais temps au loin. Le renard se secoua en se relevant, envoyant gouttes de pluie tout autour de lui. L'écureuil tapota à nouveau la joue de l'humain, qui toussa avant d'ouvrir doucement ses paupières.
Ses yeux se firent agresser instantanément par l'astre brillant, dominant un ciel à nouveau bleu et sans mouton blanc. Ses joues rouges étaient aussi gelées que le reste de son corps, et un sourire étira ses lèvres lorsqu'il vit l'écureuil assis à quelques centimètres de lui. Ce dernier sauta à nouveau sur ses pattes et courut en direction de son arbre, laissant l'être à nouveau réveillé seul. Le renard avait déjà disparu au loin, dans la forêt.