Prologue :

Il courait le plus rapidement qu'il pouvait, paniqué, apeuré, et énervé. Putain. Un cri strident le fit sursauter pendant sa course et il trébucha sur un caillou en se retrouvant par terre en quelques secondes. Un juron sortit de sa bouche sans qu'il ne puisse s'en empêcher et il se recroquevilla sur lui même en murmurant un adieu à sa meilleure amie, persuadé qu'il allait mourir sans avoir pu la retrouver.

Contrairement à ce qu'il pensait, il ne se fit pas dévorer dans la seconde. Un hurlement de ptérodactyle le fit sursauter et il fronça ses sourcils en comprenant que les carnivores l'avaient abandonné pour courir dans l'autre sens. Pourquoi ? Aucune idée. Il failli sourire, quand une ombre apparut par dessus sa silhouette, le plongeant presque dans le noir. Il comprit bien trop rapidement, et se jeta sur le côté avant que le tyrannosaure ne lui marche dessus. Il avait fait fuir les premiers prédateurs qui le suivait au début, et heureusement qu'il ne l'avait pas vu.

Il se releva le plus rapidement possible, chercha des yeux la forêt la plus proche et s'enfonça à l'intérieur en courant le plus vite qu'il pouvait. Il posa sa main sur son dos, pour vérifier que son sac s'y trouvait toujours et soupira de soulagement en sentant la grande poche remplie, accrochée à son dos.

Ça devait faire quoi..? A peine quatre heures qu'il était là ? Et il avait déjà échappé à la mort environ sept fois. Après, vu sont environnement, c'était assez logique. Une proie telle que lui ne pouvait pas espérer survivre très longtemps. Ses pieds le faisait souffrir, ses baskets étant déchirées. Sa veste avait été abandonnée il y a bien longtemps sur un rocher et il courait toujours, puisant sa force au fond de lui, sans même savoir comment.

Chapitre 1 :

Alexandre

J'ai mal merde. Mes pieds sont presque littéralement en feu, et je ne parle pas des muscles de jambes ou de bras. Mon dos est en compote, je meurs presque de soif, mais je ne peux pas me poser. Je n'ai nulle part ou me poser. Mes yeux font le tour de mon environnement de forêt et j'aperçois un arbre pas très loin de moi. D'un pas décidé, je m'approche de lui, agrippe la première branche, puis le deuxième, et grimpe tout en haut, ou presque, avant de me poser contre le tronc pour souffler. Je ne suis pas un grand sportif, certes, mais je sais que certains n'aurait pas été capable de courir autant.

Ma gorge est sèche, et je désespère en comprenant que je vais sûrement mourir de déshydratation si je reste dans cette situation pendant plusieurs jours. J'enlève précautionneusement mon sac, et l'accroche à la branche d'à côté. J'ouvre la poche principal, en retire l'objet en métal à l'intérieur, avec quelques outils de secours toujours là, et commence à trifouiller l'objet en tentant de comprendre.

Cette machine est la cause de ma situation. Enfin, il est vrai que je l'ai construite, mais tout de même ! Je dévisse la partie principale et cherche la batterie. Manque de bol, elle est vide. Raaah ! Comment je suis sensé reremplir une machine électrique, coincé dans l'époque des dinosaures ? Sûrement impossible.

Je repose la machine dans mon sac, avec le tournevis, et laisse ma tête choir sur le bois derrière elle. Je suis coincé ici, sans nourriture, sans eau, avec des étranges bêtes à mes trousses pour me manger. Je ne peux même pas les chasser ! Avec mon corps frêle, mes capacités inexistantes et ma chances, c'est peine perdue. Il ne me reste que les fruits.. Mais bon. Certains doivent être toxiques où même mortels, alors vaut mieux pas.

Un hurlement aigüe me fait sursauter et je me tiens de justesse aux branches au dessus de moi pour ne pas tomber. Je baisse mes yeux et aperçois un triceratops, probablement enfant vu sa toute petite taille, qui me regarde en geignant. Mon instinct me dit qu'il a besoin d'aide, mais j'ai bien trop peur que ses parents ne traînent pas loin pour descendre.

Un cri bien plus violent et guttural se fait entendre, et j'entend des pas légers courir vers notre position. Le regard du petit animal s'emplie de terreur et je me fige quelques secondes. Que dois-je faire ? Il va se faire avoir ! Mais c'est dangereux.. Le bébé se colle contre le tronc d'arbre en chouinant de pleurs et je me laisse convaincre par ce spectacle en descendant de deux saut peu agiles.

Je m'approche assez rapidement, mais doucement du dinosaure et tend mes bras. J'arrive à le prendre contre moi, et me relève juste assez vite pour voir apparaître le troupeau de prédateurs qui accouraient, la bave dégoulinant de leurs babines. Mes yeux se teintent à leur tours de terreur et je me retourne vers le côté en courant pour les fuir. Je tiens toujours fermement le triceratops tout petit dans mes bras, et m'amuse en pensant qu'il fait la même taille que mon petite frère de 6ans. Je me reconcentre en quelques secondes et continue de courir en dépensant le peu de force que j'avais récupéré.

Je cours encore quelques minutes après avoir entendu les prédateurs s'arrêter et me camoufle derrière un buisson juste au cas ou. Mes jambes tremblent, mon souffle est erratique, et je me laisse tomber contre le buisson en soupirant. Ouf.

"Tu vas bien petite chose..?" Je demande en souriant doucement.

Je dépose le bébé sur le sol et il se tortille en se laissant tomber à son tour. Mes yeux remarquent directement sa blessure à la jambe et je m'approche doucement de lui. Ma main frôle la blessure et il se recule violemment en grognant.

"Doucement.. Je veux pas te faire du mal, petite chose... Je dois te trouver un nom. T'en dis quoi ? Même si tu vas sûrement partir dans quelques minutes tout au plus."

Ses yeux vert/marrons se plantent dans les miens et je souris en le regardant à mon tour. Je croise mes bras en réfléchissant et mes yeux s'écarquillent. OH. MON. DIEU.

Je me lève brusquement, faisant se reculer de nouveau l'animal et mes yeux laissent transparaître la panique pure et simple. J'ai laissé l'appareil là-bas.. Et je ne saurais pas y retourner..

Chapitre 2 :

Alexandre

Je tourne en rond depuis plusieurs minutes, sous le regard curieux du triceratops. La forêt est plutôt calme, heureusement pour nous deux, et je chercher désespérément une idée pour retrouver mon matériel, perdu au milieu des arbres. Je soupire bruyamment et me plante d'un coup en fixant au loin la forêt. De base, je suis là pour un objectif bien plus important tout de même ! Il faut que je retrouve ma meilleure amie, perdue elle aussi sûrement dans cette époque. A moins qu'elle ait eu plus de chance et que sa machine à elle marche toujours.

Je me laisse à nouveau tomber contre le buisson et soupire en lançant un coup d'œil au bébé devant moi. Ses yeux me scrutent depuis que je l'ai pris dans mes bras et je suis curieux de voir qu'il ne semble pas vouloir me manger. Quoique finalement, c'est assez évident, puisque les triceratops sont herbivores.

"Je vais t'appeler Arlo, t'en penses quoi ?"

Il tourne sa tête sur le côté et attrape des feuilles de cycas sur un coup de tête, avant de les mastiquer devant moi. Je ne peux m'empêcher de sourire, content d'avoir un semblant de compagnie, même pour une courte durée. Je me relève une énième fois, m'époussette mon pantalon et pose mes poings sur mes hanches pour me motiver. Allons retrouver le seul autre humain présent sur cette Terre !

Au fond de moi, je savais éperdument que c'était seulement une question de temps avant que la panique ne prenne entièrement possession de moi. Après, qui pouvait se vanter ne pas paniquer, entouré de milliers de dinosaures qui pourrait l'avaler ? Je ne pense pas que ce type de personne existe.

Une mâchoire tape contre ma jambe doucement et je baisse ma tête en direction du petit dinosaure qui tente de capter mon attention. Ses yeux me dévisage et je penche ma tête sans comprendre.

"Qu'est-ce qu'il y a, Arlo ? Je ne vais pas te forcer à venir, ne t'en fais pas ! Tu peux partir si tu veux."

Il plisse ses grands yeux, probablement qu'il ne me comprend pas non plus. Je pose ma main sur le haut de sa tête et lui sourit. Je l'aime bien ce p'tit bonhomme. Je lance un regard rapide autour de moi et essaye de me souvenir d'où je suis venu. Déjà, forcément de l'autre côté de ce buisson. J'en fais le tour, doucement pour ne pas être trop bruyant, et commence à marcher le plus droit possible dans la direction opposé de celle que je me souviens avoir pris.

Me raccrochant le mieux que je peu à l'espoir que j'ai de retrouver l'arbre dans lequel je me suis posé, j'avance maladroitement entre les racines de la forêt, les morceaux de branches, et les feuilles qui traînent sur le sol. Je dois bien avouer que ne plus être dans une grande ville grise et polluée est assez plaisant.

Je me met ensuite à marcher plus vite, je n'ai pas le temps. Je n'ai rien à manger, rien à boire, pas de carte pour me retrouver, rien pour me défendre.. Ma mort est presque certaine. Je continue de marcher et souris en pensant à Arlo. Il était trop mignon avec sa petite bouille. J'espère qu'il s'en sortira.

Je saute par dessus une énième racine et un couinement me fais me retourner.

"Arlo ? Qu'est-ce que..? Pourquoi tu me suis ?"

Mes sourcils se froncent mais je ne peux m'empêcher d'être content, car la joie de ne plus être tout seul, même si c'est accompagné d'un triceratops, est soulageante.

Suzanne

J'appuie fortement contre ma plaie ouverte, grimace de douleur, attrape mon sac et me relève le plus vite possible avant de courir vers ma grotte. Trois jours que je suis ici, et impossible de trouver de la nourriture, ça commence à devenir dangereux. J'ai faim, vraiment très faim, et je sais qu'une rivière se trouve pas loin de la grotte où je vais pour me poser. J'atteins enfin la roche et me pose à l'entrée pour souffler.